Free cookie consent management tool by TermsFeed
C'est pas mon idée !

dimanche 28 décembre 2014

L'assurance aime la « quantification de soi »

Oscar Health
Le secteur de l'assurance confirme décidément son statut de pionnier de l'internet des objets ! Après la vague (toujours en pleine expansion) des contrats automobiles basés sur l'usage (« UBI »), le domaine de la santé semble être le prochain à sacrifier à la tendance, grâce aux opportunités offertes par la « quantification de soi ».

Parmi d'autres initiatives, celle d'une jeune compagnie américaine, Oscar Health Insurance, est probablement l'une des plus abouties à ce jour. Rien d'étonnant dans cette proposition puisque la société est une véritable startup, née dans le sillage des réformes du système de santé orchestrées par l'administration Obama, et dont l'ambition est – en toute modestie – de révolutionner le secteur grâce aux technologies. Sans surprise, l'une de ses priorités est la prévention.

C'est donc dans ce registre qu'Oscar a lancé une vaste opération à l'intention de l'ensemble de ses clients : ils recevront jusqu'à 240 euros par an en échange de quelques gestes réguliers de maintien de leur forme physique. En pratique, l'application mobile de l'assureur permet, depuis quelques jours, de commander et obtenir gratuitement un bracelet Misfit, d'une valeur de 50 dollars, grâce auquel elle sera en mesure d'enregistrer quotidiennement le nombre de pas (de marche à pied) effectués.

Chaque jour, le total réalisé est comparé à un minimum – compris entre 2 000 et 10 000 pas – établi en fonction du profil du porteur (essentiellement son âge, peut-on supposer). S'il franchit le seuil qui lui est assigné de la sorte par les algorithmes de l'entreprise, l'assuré voit son compte crédité de 1 dollar et ce, jusqu'à 20 fois par mois. Dès que la somme ainsi collectée atteint 20 dollars, elle peut être convertie en bons d'achat à dépenser sur le site Amazon.

Oscar Health sur iPhone et bracelet Misfit

Le principe rappellera certainement aux lecteurs de ce blog la récente offre Modulango d'Axa. Dans sa mise en œuvre, Oscar ajoute simplement une incitation permanente de ses clients à l'activité physique, sous forme de cadeaux. En réalité, il s'agit – ni plus ni moins, mais avec une présentation plus positive – d'un contrat dont la prime est modulée selon le comportement de l'assuré. Une transposition de l'UBI automobile à la santé, en somme… et qui ne peut surprendre tant elle était inévitable !

L'enjeu est considérable pour les compagnies d'assurance, car ces approches peuvent leur permettre de mieux maîtriser leurs risques. Certes, il est plus facile pour une startup de se lancer sur ce terrain, surtout si on considère que ses clients sont probablement plutôt des jeunes technophiles (par affinité naturelle avec son positionnement). Cependant, la méthode adoptée par Oscar peut également servir d'inspiration pour tous les acteurs qui voudraient suivre la même voie.

En effet, tout est conçu dans l'offre afin d'éviter que les utilisateurs des bracelets ne pensent que leur assureur les surveille et s'en indigne. Ainsi, seul le franchissement d'un seuil d'activité déclenche les cadeaux et tout porte à croire qu'aucune autre donnée n'est transmise. Même le mode de stimulation choisi se révèle astucieux : la distribution de récompenses permet d'éviter l'impression (pourtant bien réelle) d'un tarif ajusté en fonction du profil personnel, et donc potentiellement désavantageux.

Nous n'en sommes aujourd'hui qu'aux tous débuts de l'utilisation commerciale de la quantification de soi mais il ne fait aucun doute que le mouvement va rapidement prendre de l'ampleur. À ce stade, le défi le plus important à relever est de gagner la confiance des consommateurs et les amener à adopter les solutions qui leurs sont proposées par les compagnies d'assurance. Oscar semble l'avoir bien compris…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Afin de lutter contre le spam, les commentaires ne sont ouverts qu'aux personnes identifiées et sont soumis à modération (je suis sincèrement désolé pour le désagrément causé…)